Le doute dans le TOC du couple
- Esther Brelet

- 20 mars
- 2 min de lecture
Dans un précédent article, je vous présentais le TOC du couple. Maintenant, nous allons voir un peu plus précisément la notion de doute.
· Le doute comme symptôme
Un élément qui revient souvent : le doute sur l’existence de ce TOC. Et si ce que j’ai n’est pas un TOC et que je me voile juste la face sur ma relation de couple ? Peut-être que je me mens à moi-même et que je devrais le/la quitter ? Ces pensées sont liées au TOC lui-même et représentent un élément parmi d’autres pour confirmer la présence de ce trouble : c’est un symptôme.
Le doute est présent dans plusieurs formes de TOC, comme (liste non exhaustive) :
- Est-ce que j’ai bien fermé la porte d’entrée ? dans un TOC de vérification ;
- Est-ce que je n’ai pas refoulé mon homosexualité durant toutes ces années ? dans un TOC lié à l’orientation sexuelle ;
- Est-ce que les crayons sur mon bureau sont parfaitement alignés ? dans un TOC de symétrie ;
- Et s’il arrive quelque chose à mon entourage si je marche sur les lignes au sol ? dans un TOC d’annulation de pensée.

· L’origine du doute
Sans trop rentrer dans les détails, il est tout d’abord nécessaire de rappeler que le TOC est causé par une hyperactivité de la zone cérébrale du pré frontal, qui est impliquée dans les processus d’inhibition et de contrôle.
Ensuite, comme l’explique Vincent Trybou dans son ouvrage « Comprendre et traiter les TOC », le doute est un bug du cerveau. Il y a d’un côté le cerveau rationnel qui sait que la pensée intrusive, obsessionnelle ne tient pas la route car elle n’a pas d’argument. Mais il y a aussi, de l’autre côté, la zone cérébrale du pré frontal qui est excitée et qui ressent le besoin chimique de contrôler. Donc le cerveau rationnel fait un compromis entre ces deux côtés en contradiction et cela se concrétise par le doute : et si ? qui me dit que ? on ne sait jamais ? il se pourrait que …
Par « effet domino », le TOC stimule la zone de l’anxiété. Cette dernière est très désagréable et, combinée avec l’obsession, elle peut pousser à ce que vous acceptiez le doute comme une preuve de « danger » (Je ne suis pas bien dans mon couple. Il faut que je le/la quitte.). Tout cela peut aussi donner l’impression que le TOC a quand même raison quelque part.
· Le travail thérapeutique
Il est nécessaire, dans le travail thérapeutique, d’apprendre à repérer ces pensées de doute créées par le trouble, de les lui attribuer (C’est mon TOC qui me parle-là.) pour s’en détacher et les laisser passer, telles des nuages dans le ciel.
Ce n’est pas si simple, je vous l’accorde. Parfois, ce sera facile et à d’autres moments, vous n’y arriverez pas. Il n’y a pas de recette miracle et bien souvent, un seul outil ne suffit pas. Mais quand vous y parviendrez, notamment grâce à la combinaison de plusieurs techniques, le TOC passera son chemin et vous pourrez poursuivre le cours de votre vie.
L’accompagnement d’un psychologue formé aux thérapies cognitives et comportementales (TCC) s’avère très souvent nécessaire.


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