Tout comme l’athlète, l’arbitre se trouve confronter à des périodes de stress, de doutes, à des pensées négatives, des remises en question, des baisses de confiance en soi. Il doit en plus gérer des conflits avec les joueurs ou les coachs. Il est soumis à une pression. On l’observe, le juge, le critique. Le public peut aussi intervenir et lui lancer des reproches voire des injures.
Je sais de quoi je parle. Je suis arbitre internationale de Lutte. Qui plus est, une femme dans un sport majoritairement masculin. Et à l’heure où j’écris ces lignes, je me prépare à arbitrer mes premiers Championnats du Monde dans un peu plus d’un mois.
J’utilise bien le terme « je me prépare ». Techniquement, bien entendu, en relisant le règlement, en regardant des vidéos de matchs et en les analysant. Mais aussi mentalement. Et surtout mentalement ! Ce Championnat représente un enjeu pour moi, je vais donc ressentir du stress à mesure qu’il approche. C’est un enjeu aussi pour les sportifs qui vont y participer et j’aurai donc de la pression. J’aurai certainement à faire face à des pensées négatives et à des émotions négatives. Il va probablement arriver un moment où je vais donner la mauvaise cotation, où je vais me tromper, où je vais faire une erreur. Il faudra alors me reconcentrer sur ce qu’il se passe au moment présent pour ne pas risquer d’en faire d’autres. Un athlète va peut-être contredire ma décision, penser que je suis responsable de sa défaite et me le faire savoir. Ou bien son coach. Je serai donc amenée à gérer la situation avec calme et à ne pas me laisser envahir par les critiques des autres.
Si vous êtes arbitre, vous avez certainement déjà vécu au moins une de ces situations, voire plusieurs. De manière différente peut-être.
La préparation mentale et la psychologie du sport sont adaptées et nécessaires à l’arbitre. Elles proposent des outils pour améliorer son mental et garder une bonne santé psychique.